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Poème Ascension du Pavillon au Cigognes version 1 Poème Ascension du Pavillon au Cigognes version 2 Poème Ascension du Pavillon au Cigognes version 3 Poème Ascension du Pavillon au Cigognes version 4
L’ascension du pavillon aux cigognes.

Ce poème est le premier de mes tentatives de traduction poétique initiées il y a quelques mois. J’ai finalement réussi à m’arrêter sur quelque chose que je trouve satisfaisant, mais je trouve que les autres versions comportent aussi des idées intéressantes. Difficile de tout réunir !

C’est un vrai tour de force qu’a réussi le poète en chinois, avec le parallélisme parfait du 1er distique, puis du second.

Je trouve ces effets de parallélisme difficiles à rendre en français. On peut employer une conjonction de coordination et relier un antécédent suivi d’un conséquent : “tandis qu’un soleil blanc… , le fleuve jaune…”.

Ici, j’ai plutôt opté pour simplement commencer le poème par la localisation “A l’Ouest” (si l’on m’accorde la synérèse). On s’attend alors à ce que le second vers commence par “A l’Est”.

Bizarrement, en français “Le soleil se couche”, ne me donne pas l’impression d’identifier un axe spatial Est-Ouest. Cela m’évoque plutôt l’image face au soleil telle qu’on la voit dans les films romantiques.

En chinois, la juxtaposition suffit pour que l’effet de parallélisme tisse un jeu de relations et souligne les dualités.

Ouest/Est (là où se trouve la mer), Haut (montagnes) / Bas (mer), Statique (se coucher) / Dynamique (couler), Blanc/Jaune, Unicité (un étage) / Multiplicité (mille lieues). En peu de mots, tout un univers se dessine sous nos yeux, un paysage extérieur puis un désir intérieur.

En français, “le fleuve coule” ne permet pas bien de visualiser un espace. J’aime bien “le fleuve s’étend”, mais ça rentrait mal dans la métrique.

Je préfère “contempler” (plus neutre, se rapportant davantage à la connaissance) que “admirer”, mais aucun ne me convient totalement.

Le soleil blanc s’adosse à la limite des montagnes
Le fleuve Jaune coule et se jette à la mer
(Qui) désire épuiser le regard à mille lieues (plus loin)
Monte encore d’un étage

Il y a une métaphore évidente de la connaissance, et l’invitation à aller plus haut (et non creuser et approfondir), pour profiter d’une vision plus large, comprendre plus de choses. Acte qui demande un effort ! Effort rendu par l’enjambement de la césure dans le dernier vers traduit (oui, il faut bien se trouver des excuses aux défauts de rythme !)

La photo utilisée en image de fond est de Cheung HoKit 🙏

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